Entoilage et finitions
J'ai décidé d'entoiler les parties coffrées avec de la fibre 25g/m² selon la technique de mon ami Erick Marin du club des hydravions du Rieulet que je remercie au passage, qui s'est lancé depuis plusieurs années dans la construction de maquettes.
Dans l'ordre, voici les étapes (je commence par le dessous de l'aile):
Etape 1 - Une fois l'avion terminé, il faut éliminer au mieux des défauts de surface avec un enduit de lissage (à gauche c'est le vitrificateur pour entoiler)
Etape 2 - Après avoir poncé soigneusement l'aile, j'ai passé une fine couche de vitrificateur, sans insister pour ne pas noyer le bois. Cette couche va faire ressortir des "bricailles de bois". Elle sert aussi à fixer le bois.
Etape 3 - J'ai reponcé l'ensemble au papier de verre fin (320) pour avoir un état de surface bien lisse.
Etape 4- J'utilise un rouleau d'écolier pour imprégner la fibre de vitrificateur (pour éviter de déformer le tissus, c'est mieux qu'au pinceau)
Remarque: Je prends un vitrificateur à l'eau pour qu'il soit compatible avec le reste. Il faut toujours faire des essais sur une chute de bois pour vérifier la compatibilité des différents produits.
Résultat avant la découpe des bords:
Prise de poids pour l'entoilage des deux côtés de l'aile : 82g au total. C'est tout à fait correct!!!
--> Même travail pour le fuselage.
Sauf que là, il n'y a pas de forme développable. Donc c'est carrément "chaud à faire"... Mais avec de la patience (et quelques noms d'oiseaux pour ma part...) on en vient à bout.
J'ai commencé par les empennages (le fuselage étant sur son support)
Puis j'ai poursuivi par le fuselage. Par contre il n'est pas possible de le faire sur le support, il faut le poser sur un socle qui appuit sur des endroits qui ne sont pas entoilés (partie où vient se positionner l'aile et endroit où vient se fixer la roulette de queue). J'ai réalisé l'entoilage en une seul fois.
Etape 5 - j'ai passé 3 couches de vitrificateur pour combler au maximum les trous et éviter de voir la trame de la fibre. On ponce à chaque fois entre les couches. Prise de poids 18g pour chaque couche (deux côtés) mais sans poncer.
Etape 6 - J'ai apprêté l'aile à l'apprêt carrosserie (J'en avais donc je ne me suis pas privé). ça m'a permis de combler les derniers trous et de voir les défauts de surface.
Même chose pour le fuselage. Heureusement qu'il me restait un autre fond de pot d'apprêt pour faire le capot. J'ai vraiment fini les restes...
J'ai essayé de pulvériser au maximum dans le trou de la roue arrière pour protéger au mieux le bois.
J'ai tout reponcer au 320 sec pour enlever un maximum de poids ;)
Pour gagner un peu de poids, j'ai poncé un peu plus le fuselage (au passage j'ai gagné 70g). On essayera de ne plus trop prendre de poids car on se dirige bien largement vers les 12 Kg...
Etape 7 - On réalise tout ce qui va être en relief avant la peinture (fausses plaques, rivets, fausses trapes).
Il faut d'abord tracer toutes les lignes des plaques (je me suis aidé du plan trois vues de la notice et d'une maquette HELLER que j'avais réalisée quand j'étais petit)
Pour masquer au maximum les jointures des planches de balza, j'ai appliqué du mastique de finition pour carrosserie. Il est étalé à la spatule pour faire juste une pélicule. Il sera poncé de manière à n'en laisser qu'une quantité négligeable (la prise de poids est quasi nulle).
Voici une astuce pour représenter les tôles qui se joignent en se superposant et avoir, comme le vrai, l'épaisseur de cette tôle, c'est très simple à faire :
On place un "scotch" papier à l'endroit de la joiture des tôles, on met de l'enduit magique Leroy Merlin.
Après séchage, on ponce avec du papier 320 et lorsqu'on arrive au scotch, on l'enlève et on a l'impression d'une jonction de tôle. Il faut faire attention de faire la jonction dans le bon sens (sens de l'écoulement de l'air sinon ce ne sera pas réaliste...)
On ajoute ensuite les rivets (une rangée de chaque côté d'après le plan founi). Ils sont réalisés à la colle blanche.
Il faut remplir une seringue de colle blanche et couper le bou de l'aiguille pour enlever le biseau.
Il vaut mieux s'entraîner avant sur une chute quelconque pour maîtriser le débit de colle, l'écartement des rivets et la vitesse de réalisation.
Je n'ai fait aucun traçage au préalable, j'ai suivi à l'oeil la ligne de tôle.
Sur le plan de la notice, ils indiquent la position des rivets qui maintiennent la tôle (ceux qui traversent de part en part les tôles). Je ne vais pas les réaliser car j'ai peur que cela charge visuellement l'avion. Il faut le rendre maquette mais il faut aussi que ce soit joli.
Et j'ai le souvenir d'avoir vu un reportage dans une revue spécialisée sur un spitfire qui avait l'intégralité des rivets. Ca ne faisait vraiment pas beau. C'était surtout dû au fait qu'on ne peut pas réaliser des rivets à l'échelle. Ils sont forcément un peu trop grands, même en s'appliquant, c'est quasi impossible.
J'ai collé à deux endroits (à la cyano) des petites plaques d'alu provenant de plaques de transfert en imprimerie. Elles ont l'avantage d'être très fines (elles se découpent au ciseau).
Il reste maintenant à en faire autant sur le dessous de l'aile.
Et pour le fuselage :
J'ai représenté quelques fausses trappes caractéristiques :
Etape 8 - Une fois les rivets, les fausses tôles, les fausses trapes réalisées, on repasse une couche de vitrificateur pour solidariser le tout.
Réalisation des canons M20 (à la française).
Ils sont fabriqués avec des chutes de tube alu. Le tube central est percé par des trous de 1.5mm sur l'extrémité qui dépasse.
Le tube extérieur est rempli de balza puis repercé au centre au diamétre du tube intérieur. Le tout est collé à la cyano.
Il ne reste plus qu'à les fixer sur l'aile :
Etape 9 - Enfin on peint!!! Pour ma part ce sera une glycéro satinée au pistolet. J'avais fait un devis pour de la peinture automobile (bases mates et vernis mat) il y en avait pour 300€, c'est trop cher pour moi.
La peinture glycéro étant très épaisse, il faut la diluer au white spirit, de l'ordre de 30 à 40% pour avoir un mélange très fluide.
Voilà le résultat :
Même chose pour le fuselage (pris en photo suspendu au lustre, en cours de séchage) :
N'oublions pas que nous avons affaire à une machine de guerre comme le disait si bien le groupe "Dolly", il faut donc vieillir la peinture. Je réalise cela à la paille de fer très fine, en ponçant dans le sens de l'écoulement de l'air.
Il faut représenter les trainées de fumée provoquées par les canons. J'ai appliqué de la peinture humbrol noire mate avec un petit chiffon.
Il faut ensuite réaliser les cocardes à l'aérographe. Il n'est pas possible de placer des autocollants à cause du relief provoqué par les faux rivets et les fausses tôles.
Elles sont réalisées avec la peinture humbrol qui a servi à peindre la dérive.
On réalise la première couleur
Après séchage complet, on réalise le gabarit de masquage (plastique autocollant servant à plastifier les documents pour ma part). on trace et on découpe soigneusement les disques en prenant soin de faire un repère orthonormé pour retrouver le centre une fois le disque central enlevé.
Je colle sur le gabarit un morceau de scotch papier pour indiquer le centre du cercle.
On peut ensuite appliquer la deuxième couleur. Il faut attendre que le peinture soit sèche au toucher avant d'enlever le masquage, au risque de faire de vilaines traces...
Les deux dernières couleurs sont appliquées avec la même méthode (il faut faire un cache car cocarde car il ne sert qu'une fois).
Pour réaliser les ancres, j'ai tout d'abord récupéré sur le net un gros plan d'une cocarde sur un avion. J'ai détouré l'ancre et je l'ai retouchée parce qu'elle était petite et en agrandissant on voyait de vilains pixels...
Je mets en lien le fichier .gif -->> ancre_blanc_gif
Elle est à la bonne dimension. Les cocardes font 16cm, le disque rouge 15cm, le blanc fait 10cm et le bleu fait 5cm. L'ancre fait 14,5cm.
Je coupe dans mon plastique autocollant des rectangles A4 et j'imprime l'ancre sur le verso (côté papier). je découpe le tour de l'ancre au cuter-bistouri. Ce c'est pas difficile du tout, il faut juste être soigneux. Il ne faut pas oublier que ce qu'on cherche à obtenir, ce n'est pas une belle ancre mais un beau contour!
Une fois le cache découpé, j'ai collé, côté plastique, des bandes de scotch-papier qui vont servir à maintenir les petits morceaux qui auraient tendance à se replier.
On repère le centre et on positionne le cache. On camouffle le reste et on peint (toujours à l'aérographe).
On retire une fois la peinture sèche au toucher (on le voit, elle est devenue mate).
Voilà le résultat :
L'avantage d'avoir réalisé ces cocardes à l'aérographe, c'est qu'on continue de voir le relief en-dessous (rivets et tôles). on peut donc vieillir les cocardes facilement.
A ce niveau, ça commence à ressembler à un avion de l'aéronavale Française!!
Tant que j'étais dans les ancres, j'en ai profité pour réaliser celles de la dérive.
J'ai mis en peinture les volets et les ailerons sans les avoir apprêté préalablement à l'apprêt carosserie... C'est un peu moins beau mais bon... C'est fait comme ça maintenant :/
C'est maintenant qu'on se rend compte qu'il y a une corde relativement importante et une bonne surface ailaire. C'est rassurant!
J'ai suivi rigoureusement la même méthode pour le fuselage.
Remarquez qu'on voit la première couleur de la tête de corsair sur la partie fixe de la dérive.
Les 4 couleurs de la tête de corsair ont été appliquées. Les immatriculations ont été réalisées de la même manière à l'aérographe (masquage à l'autocollant détouré... C'est très long à réaliser...)
Petit montage à blanc pour se rendre compte de l'avancement :
Etape 10 - Enfin j'applique une couche de vernis automobile. J'ai pris la précaution d'appliquer au préalable une couche de primaire d'adhérence plastique (marque DUPONT), qui, en plus de donner une meilleure tenue du vernis, permet de faire une fine couche qui évite les contacts entre le vernis et la peinture glycéro (ce n'est pas inutile, j'avais trouvé cette solution il y a quelques temps pour appliquer une peinture sur un apprêt qui n'étaient pas compatibles).
Ces produits se trouvent chez les vendeurs de pièces automobiles.
C'est bien brillant comme on peut le remarquer mais j'ai enfin la solution : On casse le brillant à la laine de fer n°0 et ça redevient bien mat, comme les vrais !!!!
Regardez la différence avec le bout d'aile rendu mat.
Essai de montage de l'ensemble :
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